Mes ennemies (première partie)

Dans ma vie d'artiste peintre, j'ai rencontré jusqu'à ce jour deux catégories d'ennemies assez redoutables, qui m'ont fait beaucoup de mal et que je me dois de dénoncer ici afin qu'elles ne puissent plus agir dans l'ombre et faire de nouvelles victimes innocentes.

Parlons de la première de mes ennemies : les termites (sales bêtes) ! 

C'est de notoriété publique, certains quartiers de Paris sont attaqués par les termites. Dans les immeubles de ces quartiers, il ne fait pas bon traîner le soir, surtout si on est un bouquin, une feuille de papier ou un morceau de bois. Ces redoutables bestioles ne feraient qu'une bouchée de proies si faciles. Je l'ai appris à mes dépens lors de mon dernier déménagement... Pour gagner de la place parmi les cartons en tout genre et de toute taille, j'avais eu cette merveilleuse idée de stocker dans ma cave quelques uns de mes cartons à dessins, toiles et autres de mes oeuvres. Snif, snif, snif...

 

Vous devinez la suite ? Elles les ont bouffé tout cru ces voraces ! Un mois pus tard, il ne restait plus grand chose de mon travail d'artiste. Bon, l'humidité ambiante des caves avait aussi une part de responsabilité dans ce massacre, mais elles ! Elles n'en ont pas laissé une miette de mes croquis !

La moitié de ma création a été digérée par ces infâmes ! Elles ont fait de mes toiles des passoires, réduit en bouillie mes carnets de croquis, déchiqueté de leurs crocs puissants mes cartons à dessin pour en sucer la substantifique moelle : mes oeuvres !

Pendant que je ne me doutais de rien, tout affairée à mon installation, ces scélérates festoyaient gaiement dans mes cartons à dessin.

Un mois plus tard, innocente et joyeuse, me voilà descendant à la cave pour récupérer mes tableaux. Horreur et désolation ! J'ai bien failli tomber dans les pommes en constatant le désastre et en croisant leur regard sournois et repus. ça grouillait de gourmandes, je ne vous dis même pas. Le coeur brisé, mais la tête froide, j'ai tout enfermé dans un sac poubelle, direction la déchetterie, sans passer par la case recyclage.

J'ai ainsi perdu des toiles de nature morte, des croquis de séances de nus, un grand carton à dessin (rouge, je l'adorais) rempli d'esquisses, de dessin d'enfance, de travaux préparatoires, d'aquarelle, ect... J'ai eu mal au coeur pendant quelques temps au souvenir de toutes ces toiles perdues. Heureusement pour moi, mes toiles préférées n'avaient pas été stockées en cave, ouf !

Depuis ce jour, je garde près de moi toutes mes oeuvres, tant pis si ça prend de la place.

Pour illustrer mon article, j'ai tiré cette photo du site de courrier international qui titrait "du liquide en miette" pour parler de ces saletés qui avaient englouti 150 000 € dans la chambre forte d'une banque indienne !

Je vous parlerai dans un prochain billet de ma deuxième ennemie, qui n'en est pas moins redoutable et pour le coeur, et pour la confiance.

Bibiz à tous les termicides.