Je suis d'abord passée devant sans le voir, et après un retour en arrière, je me suis dis "tiens, cet acteur, il ressemble drôlement à Picasso. Qu'est-ce donc ?". Hier soir, je suis tombée complètement par hasard sur le téléfilm retraçant la vie de Dora Maar, la muse et maîtresse du célèbre Pablo. "La femme qui pleure au chapeau rouge" avec Thierry Frémont dans le rôle du grand peintre polygame et Amira Casar dans celui de la victime de l'amour aveugle.
Je savais que M. Picasso était un séducteur, un homme à femmes, qu'il couchait avec ses modèles, comme beaucoup d'autres peintres. Je pensais qu'il avait divorcé plus tôt que ça de sa première femme Olga et je ne savais pas qu'il avait cumulé autant de liaisons en même temps.
Il aimait donc rassembler autour de lui toutes ses femmes : la première épouse légitime, la première maîtresse et l'amante toutes réunies pour un déjeuner "de famille". Liberté des scénaristes ou réalité ? Je ne sais... Quoi qu'il en soit, c'était de drôlement mauvais goût.
J'ai regretté que le téléfilm ne montre pas plus la peinture, celle de Dora ou celle de Picasso. On voit quelques tubes de peinture ici ou là, des pinceaux trempant dans des pots d'huile... mais on ne les voit presque pas peindre. Dommage.
Surtout qu'on avait là une occasion unique de découvrir la peinture de Dora Maar qui était bien moins réputée, alors que celle de son amant on la connaît par coeur. C'est raté.
Enfin, Amira Casar m'a convaincue dans le rôle de la femme amoureuse blessée et incomprise par son amant égoïste et imbu de lui-même. Très drôle lorsqu'il refuse de signer son dessin dans le livre d'or de l'hôtel de Royan "J'honore le livre d'or, je n'achète pas l'hôtel !". Hahaha. Hum...
C'était donc Dora l'exploratrice de l'amour qui fait mal, qui en voit de toutes les couleurs et qui peint dans l'humiliation après avoir abandonné la photo pour faire de la peinture sous l'ombre gigantesque du maître.
Personne ne peut s'épanouir aux côtés d'un génie écrasant comme lui. On le comprend après avoir vu ce téléfilm.
L'artiste et l'homme, ce sont souvent deux choses différentes. L'un peut être un génie et l'autre, un homme ordinaire et cruel.
Bibiz à l'hôtel salé.